Dans le souci de renforcer la confiance en soi chez les filles et de leur permettre de bâtir leur vie heureuse dans le futur, l’ONG Défis et Développement avec lappui de Plan International Togo a initié le projet « Promotion des droits des enfants et jeunes » dans la préfecture de Blitta .Afin de mieux connaitre ce projet et de constater ses avancées sur le terrain, nous avons approché M. Jules AHENIM, Superviseur dudit projet et certains bénéficiaires qui ont accepté répondre à nos questions.
M. Jules bonjour,
Pouvez-vous nous parler du projet « Promotion des droits des enfants et jeunes » ?
Le projet « Promotion des droits des enfants et jeunes » est une initiative de Plan International financée sur ses fonds de parrainage afin de promouvoir la responsabilisation des communautés à travers lapproche gestion des projets par les filles et les jeunes femmes (GPFF). L’objectif pour Plan International est d’œuvrer pour un monde juste qui fait progresser les droits des enfants et jeunes et l’égalité pour les filles avec pour ambition d’agir ensemble avec les partenaires conformément à sa nouvelle stratégie dénommé « 100 Millions de raisons » pour que filles et les jeunes femmes puissent Apprendre, Diriger, Décider et s’Epanouir. Pour se faire, il alloue chaque année des fonds à chacun des 21 cantons de la préfecture de Blitta qui mettent en place un comité de gestion de projet (COGEP) à au moins 70% de filles et jeunes femmes. Ces COGEP exécutent les activités planifiées en début de chaque année sur la base des priorités des enfants et jeunes et rendent compte à leurs responsables cantonaux et aux partenaires avec l’appui accompagnement de l’ONG locale partenaire qui est l’ONG Défis et Développement.
L’autre volet de ce projet est la production des communications de parrainage. En effet, les enfants parrainés échangent des lettres, de petits cadeaux avec leurs parrains, et ces enfants sont filmés chaque année. Les parrains contribuent financièrement pour la réalisation des projets communautaires précités.
Selon vous, quel est l’intérêt ou le bénéfice que tirent les enfants et jeunes ?
A travers ce projet, les jeunes en l’occurrence les filles apprennent à gérer le bien public à travers la mise en œuvre des projets, elles apprennent la culture de rendre compte.
Le leadership des filles est développé à travers des renforcements de capacités organisés à leur endroit sur les compétences de vie. Elles sont aguerries pour faire face aux normes et croyances préjudiciables à leur épanouissement.
Par ailleurs, les jeunes filles et garçons mis en apprentissage arrivent à s’autonomiser financièrement et surtout à sortir de la misère.
De plus, grâce à la mise en œuvre de l’approche apprendre en jouant (LTP), les parents à travers les gestes et les jeux éduquent dès la naissance leurs enfants en stimulant leur psychologie et en développant leurs talents.
Ce projet également protège les enfants, les jeunes en l’occurrence les jeunes filles contre les abus, les violences à travers les renforcements sur la dénonciation, sur les comportements acceptables et non acceptables.
Comment la communauté s’implique-t-elle dans ce projet ?
Plusieurs acteurs communautaires s’impliquent dans la mise en œuvre de ce projet : les chefs de cantons qui signent les documents de projets communautaires et veillent à la mise en œuvre. Les CCD appuient et accompagnent les COGEP, les membres des COGEP gèrent les ressources mises à leur disposition et rendent compte. Les animateurs LTP animent les séances LTP avec les groupes de parents, les réunions communales sont organisées pour rendre compte de la gestion, les jeunes artisans sont choisis par la communauté elle-même, suivis et accompagnés jusqu’à leurs installations. Les jeunes filles sont organisées en groupe et renforcées
Vos attentes à l’issue de ce projet ?
Nos attentes, c’est que les femmes et les jeunes filles sont capables de gérer les ressources mises à leurs dispositions. Les femmes, les jeunes filles sont capables de s’exprimer en public, de dire ce qu’elles pensent et contribuent au développement de leurs communautés. Les leaders communautaires à travers des initiatives créent des espaces pour permettre aux femmes de s’exprimer. Les jeunes filles sont capables de faire un diagnostic des problèmes qui empêchent leur épanouissement et sont à même de proposer des solutions. Les jeunes artisans ont leurs diplômes CFA et sont équipés, sont installés et vivent de leurs métiers. L’éducation de la petite enfance est une réalité dans nos communautés. Les enfants ont une éducation de base de qualité. Les communes appuient le développement de leurs cantons à travers l’accompagnement des projets communautaires et l’appui technique.
Nous avons également rencontré Mlle Logma, apprentie cordonnière à Blitta. Elle répond à nos questions.
Quels sont les avantages dont vous avez bénéficiés avec le projet promotion des droits des enfants et jeunes?
Je vais dire que l’avantage est très grand. Quand j’ai cessé d’aller à l’école, je ne connaissais rien et je ne savais rien faire, mais depuis que Plan International Togo ma permise d’apprendre ce métier, je vois que je suis en avance par rapport à ceux et celles qui ne font rien. Je sais déjà comment on fabrique et comment on coud les chaussures. Et je vois que c’est un avantage que personne ne marracher.
Quels changements dans votre quotidien depuis la mise en œuvre de ce projet dans votre communauté ?
Je vais dire que avant dans mon quartier, tout le monde m’appelait par mon nom, désormais les mêmes personnes m’appellent par cordonnière, c’est une fierté pour moi ; et quand quelqu’un a sa chaussure gâtée, il vient vers moi pour que je la lui arrange et je gagne de l’argent.
Quelles sont vos initiatives personnelles pour assurer l’après projet ?
Comme Plan International Togo a promis nous aider jusqu’à la fin de la formation et nous aider à avoir nos matériels de travail nous permettant de nous installer ; et vu comment j’ai commencé par gagner de l’argent peu à peu grâce à mon travail, je me dis qu’à la fin de ma formation, je vais me débrouiller pour ouvrir mon atelier afin de gagner beaucoup plus d’argent.
Qu’est-ce vous faites pour avoir un autre projet après celui-ci ?
Selon moi, il suffit de respecter ce que Plan International veut de nous. Plan a su qu’on na pas les moyens et nous a aidés, donc comme moi j’ai bénéficié de cette aide, je me dis que si jai réussi à ouvrir mon atelier, Plan International saura que je me débrouille et, avec ça, Plan va aider les autres à en bénéficier aussi.
Quelles sont les recommandations que vous formulez à l’endroit des partenaires… ? Et l’endroit de vos amis bénéficiaires?
Au premier abord je tiens à dire merci à Plan Togo pour tout ce qu’il ne cesse de faire pour nous les enfants en situation sociale difficile. Je demande à Plan et à tous ses partenaires de venir en aide aux autres enfants qui sont là et qui n’ont pas de moyens à apprendre un métier. Vraiment, que Dieu aide Plan et ses partenaires à nous aider. Pour les autres bénéficiaires du projet, je souhaite que nous exécutions ensemble ce que Plan a voulu de nous, et quand on va finir notre formation, qu’on cherche à faire ce qui va nous avantager.
Votre conclusion?
Je dis encore un grand merci à Plan pour les merveilleuses choses qu’il fait dans nos vies parce que, sans sons cette aide je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Je dis également merci à l’ONG Défis et Développement grâce à qui Plan nous a aidés et nous avons quelque chose en main à faire.
Grâce au projet « Promotion des droits des enfants et jeunes », il ressort clairement que les jeunes et surtout les filles, prennent progressivement conscience de leur situation et donnent de limportance à leur apprentissage en sappliquant car, leur avenir en dépend.
Brice EWAI.